Chères spectatrices, chers spectateurs,

Afin de vous faire connaître les coulisses de « La bombe », rencontrez Darius Kehtari et Jean-Philippe Azéma metteurs en scène et interprètes du spectacle pour un interview croisé.

 

Bonjour Bonjour Jean-Philippe, Bonjour Darius ! Vous aviez joué « La bombe » il y a une quinzaine d’années à Paris. Qu’est-ce qui vous a donné envie de reprendre ce spectacle et comment est né le projet ?

 

DK : C’est une comédie que j’ai toujours beaucoup aimée et que je trouve très efficace. Nous avons joué « La bombe » pendant presque un an sûr Paris et en tournée dans des distributions alternées, et franchement, c’est une des deux comédies que j’aurais pu jouer encore plus longtemps. J’étais assez frustré que ça s’arrête ! Elle m’est toujours restée dans la tête…

JPA : Pareil, je trouve que la pièce n’a pas été exploitée comme elle aurait pu et je suis resté sur ma faim. Une pièce comme celle-là pourrait tout à fait se pérenniser sur une dizaine d’années. Je trouve vraiment que c’est une très bonne pièce qui parle à plein de gens.

DK : Concernant la naissance du projet, Jean-Philippe et moi, nous nous étions complètement perdus de vue et j’ai eu beaucoup de plaisir à le retrouver quand il est venu jouer au TMR. C’est toujours très sympa de passer du temps avec lui et c’est le seul comédien avec lequel je n’étais pas sur scène lorsqu’on jouait « La bombe » à Paris parce nous jouions le même rôle pour deux distributions différentes. Ça s’est passé un peu comme une évidence : nous nous sommes parlé et nous avons eu envie de monter la pièce ensemble !

Cette fois-ci, en plus de jouer, vous vous occupez de la mise en scène, et à deux en plus ! Est-ce que vous pouvez me parler de cet aspect-là du spectacle ?

JPA : Personnellement c’est la première fois que je fais une mise en scène à deux et je trouve ça super agréable ! On échange beaucoup et on essaie de ne pas être trop déstabilisants pour les comédiennes -Jade Amstel et Juliet Kennedy – quand on a des avis différents. Mais finalement même quand je suis seul, je change d’avis, j’essaie un truc, parfois ça fonctionne, parfois ça ne fonctionne pas. Je pense que, dès qu’il y a de l’harmonie dans le couple de metteurs en scène, ce n’est pas compliqué pour les comédiens.

DK : Pour moi, c’est la première pièce que je mets en scène. J’avais envie de commencer cette expérience avec une pièce que je connaissais. Je trouve très intéressant de pouvoir avoir ce regard extérieur et les responsabilités qui incombent au metteur en scène. De plus, c’est un véritable plaisir de faire cette première expérience avec Jean-Philippe qui est très expérimenté et que j’apprécie beaucoup !

Pouvez-vous me parler de vos personnages ?

JPA : Darius a gardé le rôle d’Alban qu’il interprétait y a 15 ans. Dans le texte, les personnages de Stéphane et Alban sont à la moitié de leur trentaine. Il est écrit qu’Alban a envie de « se taper » la nounou. Son personnage est obnubilé par cette petite jeune qui arrive alors que sa femme la viré… Aujourd’hui, on est plutôt proche de la cinquantaine… et si ça fonctionnait avec nos âges il y a 15 ans, maintenant, ça ne passe plus du tout ! Dans la mise en scène actuelle, nous avons tiré les rôles vers quelque chose de plus amical. On est toujours extrêmement séduits par « La bombe » qui arrive, mais plutôt par cette bouffée de fraîcheur. Nous avons vraiment essayé d’adoucir tout ce qui pouvait faire « vieux cochon ». Comme je suis un peu plus âgé, j’ai pris le rôle du père, Stéphane.

DK : C’est vrai, on a vraiment souhaité tenir compte de nos âges dans les personnages. On s’est rendu compte que c’est très intéressant de basculer sur des personnages qui ont la cinquantaine et d’avoir un regard plus tendre, qui parle plus de soi. Nous avons voulu parler de fragilité, du rapport à la femme et ne pas simplement faire une comédie sur le côté « animal » de la séduction. Quand Alban arrive en Corse, sa femme vient de découvrir qu’il l’a trompée encore une fois… Il arrive seul comme un con, sans ses enfants et sans sa femme. Il lui manque donc cette chaleur et cette présence familiale. Il s’installe dans cette maison de location corse et va être captivé par le côté solaire de Sam (la nounou), le regard d’une jeune femme sur lui, même si c’est un regard tendre.

 

Qu’est-ce qui a évolué par rapport la mise en scène d’il y a 15 ans à Paris ?

JPA : Au niveau scénique, tout a changé ! À l’époque à Paris, ça se passait à l’intérieur de la maison. Avec Darius, pour enlever ce côté confiné ; nous avons trouvé plus intéressant que l’histoire se passe en extérieur. On a installé une terrasse avec une cuisine d’été, on a travaillé avec des bruits de grillons et de cigales pour créer l’ambiance.

DK : C’est vrai que 9 pièces de boulevards sur 10 sont situées dans le salon. Il y a la porte d’entrée, la chambre avec l’amant, la cuisine. C’est une disposition pratique et classique. Du coup, on s’est demandé si on pouvait sortir de cette structure et mettre tout ça ailleurs ? Pouvoir aussi raconter l’ambiance de la Corse différemment en insistant sur la chaleur avec le son et la lumière. Je trouve que le résultat est très réussi et je pense que le public va apprécier ce superbe décor. Et comme nous l’avons expliqué au début, nos âges ont changé le rapport avec « La bombe », interprétée par Juliet Kennedy ici au TMR.

Qu’est-ce qui rend cette comédie unique et pourquoi le public du TMR doit absolument venir voir ce spectacle ?

DK : C’est tout simplement la meilleure pièce de la saison (rires)…

JPA : Je pense que le public va se reconnaître et se projeter très facilement.

DK : C’est une comédie qui a fait ses preuves dans l’écriture. Carole Greep, l’auteure de la pièce, a un talent indéniable pour proposer des répliques courtes, mordantes, piquantes et efficaces. « La bombe » à un rythme terriblement percutant. C’est très très drôle !

JPA : Le public va découvrir quatre belles histoires humaines qui racontent la fraîcheur et la spontanéité de la jeunesse ; la perspective nostalgique de ceux qui, à un certain âge, les ont perdu un peu à cause notamment des responsabilités. Vous allez découvrir une comédie ensoleillée et tendre qui raconte un peu la jeunesse perdue.

DK : Le public va tout simplement passer une excellente soirée.