Bonjour Emmanuel, Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots et me dire comment tu as commencé la musique ?

Je m’appelle Emmanuel Donzella, je suis acteur, compositeur, musicien et peintre aussi. Je fais plein de choses ! Trop parfois. J’ai commencé la musique quand j’étais ado. J’ai découvert la bossa nova, je suis tombé dedans très vite et je me suis dit « j’ai envie de faire ça ! ». Puis je me suis acheté une guitare. Je n’ai jamais pris de cours donc j’ai appris en autodidacte. Ça m’a pris un peu plus de temps que les autres… La musique et la bossa nova en particulier m’ont toujours accompagné. Du coup, j’ai fait 2 albums en tant qu’auteur-compositeur-interprète et un troisième album en portugais, et des collaborations musicales. J’ai par exemple, composé et arrangé le dernier album d’Élie Semoun. J’ai aussi collaboré avec Henri Salvador. Ce sont des chances et des rencontres incroyables… La musique m’a souvent offert des cadeaux, des rencontres et des expériences magnifiques ! Je n’ai pas vraiment d’occupation artistique principale. Une activité nourrit l’autre.
 

Quel est ton coup de coeur durant cette édition du TMRJazz ?

Être ici, c’est super ! Cet endroit est tellement beau avec une très belle énergie. Le fait d’être en résidence c’est une occasion en or pour nous, d’être ensemble, de pouvoir partager, de travailler tout en étant coupés un peu du quotidien. Et les rencontres ! On était une super équipe l’année dernière et cette année, je suis vraiment content de pouvoir travailler avec Julien Doumenjou qui est un guitariste génial ! Je me réjouis de notre collaboration sur le concert d’Antonio Carlos Jobim. Il y a un côté humain super important ici.

 

Quel est le point fort du TMRJazz ?

C’est nouveau ! La forme de ce festival est vraiment intéressante. Lors de la première édition, on était agréablement surpris par le thème. Justement parce que ce n’est pas que des concerts. Ce principe de faire des lectures pose la musique dans son aspect poétique et c’est super intéressant. Ça permet vraiment de réécouter une œuvre, ou une partie d’une œuvre, avec un éclairage conséquent sur la poésie. Et Dieu sait s’il y a de la poésie, notamment dans la musique de Antonio Carlos Jobim ! Lors de ce concert (vendredi 18 juin à 21h00), on va découvrir des chansons connues et d’autres moins. Vu que ces chansons sont en portugais, pouvoir les traduire en français offre une approche poétique nouvelle. Et c’est tellement beau ! Et pour le concert Jazz West Coast et la Beat Generation c’est pareil. Et pour Brassens, pas besoin de le traduire… (rires).

 

Comment se passe la sélection des textes ?

On s’est un peu partagé les tâches. Pour Jobim, j’ai choisi les textes et la conduite. Nous avons répété cette semaine tous ensemble pour la première fois et ça fonctionne très bien, c’est équilibré et éclectique, lectures et chansons. Jobim c’est vraiment un maître qui a compté dans la musique du 20e siècle. Mais on le reconnaît peu même s’il a été très populaire avec des chansons comme « The girl from Ipanema » qui s’inscrit vraiment dans la musique populaire et internationale. C’était un compositeur très pointu, très inspiré par sa formation classique. Il s’est beaucoup inspiré de Chopin et de Debussy. On sent vraiment cette inspiration classique. Et il en a fait une musique qui est très pointue, très subtile et à la fois très populaire. Réussir à combiner les deux c’est la classe, parce que souvent on associe ce qui est populaire à quelque chose de facile. Et ça, c’est assez propre à la musique brésilienne. Ils sont tellement riches de musique, les Brésiliens ! C’est un tel patrimoine qualitatif qui montre que ce qui est populaire n’est absolument pas facile. Jobim c’est étonnant, c’est une musique qui parle à l’âme et qui est d’une sensibilité géniale ! On va vous faire découvrir des chansons incroyables !
 

 

Pour finir, si tu ne faisais pas les multiples métiers que tu fais aujourd’hui, qu’est-ce que tu ferais

Quand j’étais jeune, je voulais faire steward. Mais ça, c’est mon côté corse et insulaire qui voulait voyager. Mais c’est étonnant cette question avec la période que nous venons de traverser, on se pose vraiment la question, dans quelle mesure ce que je fais est vraiment nécessaire ou essentiel ? Donc je ne sais pas ce que je ferais. Ce métier est tellement beau quand tu as la chance de le faire… D’ailleurs, c’est la première fois que je remonte sur scène à cette occasion et c’est un véritable plaisir !