Chères spectatrices, chers spectateurs,

Afin de vous faire connaître les coulisses de « Bienvenue au Paradis », nous vous invitons à découvrir un acteur étonnant de cette comédie philosophique : Daniel Vouillamoz. Il interprète non seulement le rôle d’Anatole Pichon, mais il est également peintre écrivain et chanteur.

Interview express Daniel Vouillamoz

Bonjour Daniel, est-ce que tu peux te présenter?
– J’ai commencé le théâtre à 25 ans. J’ai terminé le Conservatoire de Genève en 1982.
Avant ça, j’avais fait Lettres et les Beaux-arts. J’ai fait aussi des téléfilms, des séries et des films et de la chanson. Quand je ne joue pas, j’écris beaucoup, des pièces de théâtre, pour la télé, pour le cinéma. Je fais aussi de la mise en scène, et de la peinture qui d’ailleurs fait partie de la mise en scène de « Bienvenue au Paradis », voilà, je suis un peu polyvalent.
Bref, je suis un saltimbanque.


Dans quelle mesure ta peinture s’intègre à la mise en scène du spectacle?

– Tout d’abord, notre paradis est vraiment une imagerie et une scénographie jamais vue avec une sensation de grandeur merveilleuse! Ensuite, l’auteur, Bernard Werber, a imaginé cette pièce comme une conférence avec un écran et des scènes filmées. Nous avons voulu faire quelque chose d’un peu différent. En faisant l’affiche d’un autre spectacle, j’avais une super photo mais qui n’était pas d’assez bonne qualité. J’ai donc décidé d’imprimer la photo et de venir la gouacher pour recouvrir certains aspects Ça donne un effet entre la photo, le manga ou la BD qui change du premier degré d’une vidéo. J’ai donc proposé cela au metteur en scène Frédéric Martin : « travailler sur des photos qui existent, faire des montages et les passer à la gouache. » Je trouve que ces montages entre photos et peintures créent des effets visuels uniques qui s’inscrivent très bien dans notre représentation du paradis.

 

Quels sont les défis artistiques pour représenter le paradis?
– C’est un vrai spectacle challenge en termes de niveau de jeu, d’inventivité, de compétence d’acteurs dans des choses très surprenantes et très personnelles. C’est une explosion, un festival de compétence et d’inventivité. Nous avons une liberté folle pour les personnage, en particulier les anges. Ils sont au paradis depuis très longtemps, il y a donc tout leur vécu à explorer. « Bienvenue au Paradis », est une pièce qui parle de réincarnation, du choix entre quitter les cycles de réincarnation pour rester au paradis ou de se réincarner et redescendre sur terre. On n’est pas du tout dans une conception occidentale judéo-chrétienne. La question est : est-ce que je veux renaître en quelqu’un d’autre et abandonner qui je suis ? C’est cette question principale ça nous permet de jouer des choses tellement différentes et tellement inatendues. Ce n’est pas du boulevard, mais une comédie véritablement drolatique sur le thème le plus fondamental de l’humanité, c’est la vie et la mort. Qu’est-ce qui se passe avant et après ? Et Anatole Pichon va découvrir tout ça.

 

Justement, comment interprètes-tu le personnage d’Anatole Pichon?
-Anatole est un être extrêmement contradictoire. Il est juge, fume énormément et comme toute sa famille est en proie avec le cancer du pumon. Il ne peut pas imaginer un seul instant qu’il soit mort quand il arrive au paradis. Carriériste, il passe très peu de temps avec sa femme et ses enfants. Ayant été juge pendant de nombreuses années, il a condammné énormément sans trop faire d’erreur, mais un peu quand même… Tout ce passé et sa position de juge jugé offrent beaucoup de nuances et permettent un ancrage émotionnel réél qui sert la comédie et aussi bien que les moments de tragédie. En somme, pour Anatole Pichon l’enjeu est exceptionnellement fort, c’est l’enjeu le plus important, la vie ou la mort…